Pourquoi une greffe ?
De plus en plus de personnes vivent avec une greffe en France. On comptait 52 330 personnes porteuses d’un greffon fonctionnel en 2013. L’amélioration de la qualité de la greffe a élargi les indications thérapeutiques : + 45 % de greffes en 22 ans. Les donneurs ont en moyenne 56 ans et les receveurs 50,6 ans : des profils élargis depuis deux décennies grâce au progrès des techniques médicales et chirurgicales
La transplantation est la meilleure solution en cas d’insuffisance d’un organe au stade terminal, pour un rein par exemple. Elle est également la seule option pour certaines maladies hépatiques comme les cirrhoses sévères ou les tumeurs du foie et certaines cardiopathies graves. Il est possible de greffer avec succès six organes différents : rein, foie, coeur, poumon, coeur-poumon, pancréas et intestin.
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La décision de greffer est prise au cas à cas par médecin, des patients de tous les âges peuvent être concernés. Ils sont ensuite inscrits sur la liste nationale d’attente de greffe gérée par l’Agence de la Biomédecine. Cette attente peut durer des mois, parfois des années.
Le rein est l’organe le plus demandé. En 2006, 66 000 transplantations rénales ont eu lieu. On estime que cela ne représente que 10 % des besoins effectifs. Cette même année, 21 000 foies et 6000 coeurs ont été greffés dans le monde selon des estimations transmises à l’OMS par 98 pays. En France, entre 2000 et 2012, le nombre de personnes prélevées a augmenté de 56,5 % et le nombre de greffes de 56,4 %. Les transplantations augmentent mais dans le même temps, la demande croit également et n’est toujours pas satisfaite.
Situation de pénurie
Il existe aujourd’hui une pénurie mondiale de matériel humain, notamment d’organes pour les transplantations. Le vieillissement de la population accentue les problèmes de santé aboutissant à une greffe.
La majorité des donneurs prélevés sont des personnes qui décèdent à l’hôpital en état de mort encéphalique suite à un arrêt vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien. Cela concerne moins de 1 % des décès à l’hôpital ; or cette source d’organes représente actuellement près de 92,5 % des greffes réalisées en France.
Il existe pourtant d’autres catégories de donneurs : les donneurs vivants et les donneurs décédés après un arrêt cardiaque pour les greffes de reins.
Pour augmenter le nombre de dons d’organe, l’enjeu clé consiste à limiter le refus de prélèvement d’organes soit par le défunt lui-même, inscrit au registre national des refus ou en ayant averti ses proches, soit par la famille. Actuellement en France, un prélèvement sur trois est refusé. Pourtant, la législation actuelle est régie par un principe général de consentement présumé.
Un nouvel amendement au projet de loi santé a été adopté par la commissions des affaires sociales. Il entend se passer de l’accord des familles des défunts tout en précisant que les proches devront être informés des prélèvements envisagés et de leurs finalités. Cette mesure destinée à palier à la pénurie d’organes continue d’alimenter les débats : l’Ordre des Médecins y est par exemple opposé.
A l’heure actuelle, le meilleur moyen de faire respecter ses volontés et de prendre les décisions adéquates pour quelqu’un de son entourage consiste à exprimer clairement sa position quant au don d’organe.
Évolution de la liste d’attente en France entre 2005 et 2013 – Copyright : donsdorgane.fr
Un phénomène croissant : le tourisme de transplantation
Il couvrirait, selon les estimations de l’OMS, 10 % de l’ensemble des transplantations pratiquées dans le monde. Le phénomène se développe depuis le milieu des années 1990.
Durant la deuxième consultation mondiale sur les transplantions ayant eu lieu en 2007, l’OMS s’inquiétait déjà du nombre croissant de cas d’exploitation commerciale des matériels humains. L’OMS parle de législation inexistante ou laxiste quant au don d’organes.
« Les organes humains ne sont pas des pièces détachées, a rappelé le Dr Howard Zucker, Sous-Directeur général à l’OMS de Technologie de la santé et produits pharmaceutiques. Personne ne peut mettre un prix sur un organe destiné à sauver une vie. »
Le Forum mondial de la transplantation dirigé par l’Organisation mondiale de la Santé a été créé pour aider et soutenir les pays en développement à initier des programmes de transplantation et de travailler sur la mise en place d’un système mondial et unifié de codification des cellules, tissus et organes.
Sources :
http://www.dondorganes.fr/
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2007/pr12/fr/
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