Troubles bipolaires : quels enjeux ?

Marylin Monroe, Napoléon Bonaparte, Virginia Woolf… Toutes ces personnalités étaient supposément atteintes du trouble bipolaire, une pathologie qui reste à ce jour toujours mal connue. Pour y voir plus clair, Infos Santé fait le point sur cette maladie.
Qu’est ce que le trouble bipolaire ?
L’Organisation mondiale de la santé donne la définition suivante du trouble bipolaire : un type de dépression qui se caractérise par des épisodes maniaco-dépressifs entrecoupés de périodes d’humeur normale.
Quels symptômes ?
Les premiers symptômes se manifestent à 15 ans environ, ce qui complexifie la pose d’un diagnostic, les variations d’humeur étant considérées normales à l’adolescence.
Les épisodes maniaques correspondent à une période où l’humeur est élevée, irritable, à une hyperactivité, un important débit de paroles, une estime de soi exagérée et une diminution des besoins de sommeil. Les phases dépressives sont, elles, caractérisées par un sentiment d’abattement, une fatigue importante et des troubles du sommeil et de l’appétit.  Les intervalles entre les phases sont plus ou moins longs. Cette pathologie chronique débute chez l’adulte jeune.
Le trouble bipolaire est l’une des pathologies psychiatriques les plus sévères et conduit fréquemment à des tentatives de suicide. Le risque suicidaire est 15 fois plus élevé que dans la population générale.   

Dès le premier épisode, le trouble bipolaire doit être considéré comme une maladie potentiellement récurrente car il est caractérisé par la présence de rechutes chez plus de 90 % des patients. Trois facteurs favorisent l’apparition de la pathologie : vulnérabilité génétique, hypersensibilité et existence d’évènements graves.
Selon la Haute Autorité de Santé, les troubles bipolaires concerneraient 2,4 % de la population mondiale. En France, on estime qu’entre 1 % et 2,5 % de la population générale est touchée. L’organisme précise que ces données seraient très largement sous-évaluées. Les hommes sont autant concernés que les femmes sans distinction de classe sociale ni de lieu de résidence.
Quelle différence avec la schizophrénie ?
Pour le grand public, les deux maladies sont proches et ont tendance à se confondre. La bipolarité fait partie des troubles de l’humeur : l’organisation psychique de la personne, son raisonnement entre les épisodes est quasi normal et le fonctionnement ne pose pas de souci s’il y a une bonne prise en charge. Dans le cas de la schizophrénie, un handicap persiste entre les épisodes.
Diagnostic : du progrès à faire
Les troubles bipolaires ont été classés parmi les dix pathologies les plus invalidantes selon l’OMS.
Pour autant, cette pathologie est largement sous diagnostiquée. Le taux d’erreur de diagnostic est estimé entre 30 et 69 % en Europe et aux États-Unis. Les symptômes peuvent être prendre différentes formes et être confondus avec ceux de la dépression classique lorsque le patient est dans une phase dépressive.
Il peut s’écouler entre 8 et 10 ans entre le premier épisode majeur et un diagnostic correct associé à la prescription d’un régulateur d’humeur. Ces retards peuvent avoir des conséquences sévères sur le plan sanitaire et socio-économique.
Mieux connaître et gérer la maladie
La journée mondiale des troubles bipolaires s’est tenue pour la première fois en France le 30 mars. Elle fait suite au World Bipolar Day lancé à 2014 à l’international. Cette initiative a pour but de faire connaître les troubles bipolaires auprès du grand public et d’informer les malades et les proches pour aider à mieux comprendre et gérer le trouble bipolaire. Un cycle de conférences consacrées à cette pathologie se sont déroulées sous l’impulsion de l’association Argos 2001.

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